Etude Subjective-Objective sur le paramètre
d'ouverture de la trompette
V Conclusions et perspectives
Lorsqu'un nouveau sujet de projet est mis au point, on ne sait pas si des
résultats seront obtenus. Parfois, les premiers résultats
sont encourageants et tout se déroule bien jusqu'à la fin.
Parfois les premiers résultats qui font dire que ce sujet n'était
pas inutile se font encore attendre bien après le début du
stage. Et parfois, alors que tout semble aller mal jusqu'à la fin,
il se trouve que tout n'était pas si mauvais, et que si tous ces
éléments qui ne signifiaient rien en eux-même sont
mis en commun, alors on peut en extraire tout de même une synthèse
qui a un sens.
Ce fut bien ce dernier cas qui c'est présenté au long
de ces trois mois.
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La première étape, les questionnaires, a pu débroussailler
le terrain, certes, mais sans apporter de véritable réponses
aux questions que nous nous posions.
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La deuxième, la programmation du système de mesure, fut satisfaisante,
mais ce n'était pas là le but final du projet.
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La troisième étape, celle des tests subjectifs, fut moralement
assez éprouvante, au vu de la grande diversité des résultats
obtenus.
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La quatrième enfin, les mesures objectives sur les instruments,
ne pouvait pas en elle-même nous donner de résultats intéressants.
Ce n'est qu'une fois que nous avons commencé les tentative de mise
en relation de toutes ces données que le jour à commencé
à se faire petit à petit. Et finalement, nous avons pu répondre
a la plupart des questions que nous nous posions dans l'introduction:
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Vocabulaire: Que signifie le mot "ouverture" dans le langage des trompettistes?
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Ce mot signifie-t-il la même chose pour tous?
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Peut-on relier cette notion à un ou plusieurs paramètres
objectifs, physiquement mesurables sur les instruments?
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Le mot "ouverture" tel qu'employé par les trompettiste a vraisemblablement
deux significations bien distinctes. D'une part l'ouverture de l'instrument,
reliée à la facilité du souffle. D'autre part la largeur
du son, terme dont nous préconisons l'emploi à la place du
mot ouverture qui serait donc réservé à la
sensation physique en jeu.
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Nous disposions malheureusement de trop peu de sujets pour pouvoir se permettre
de réponse précise à ce sujet. Malgré tout,
il semble que certains trompettistes se basent pour leur jugement sur la
facilité du souffle, la résistance à l'écoulement
de l'air dans la trompette. D'autres se baseraient plutôt sur la
sensation vibratoire que leur transmettent les lèvres, et qui serait
donc plus en relation avec les résonances de l'instrument.
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On distingue ici les aspects sensoriels et auditifs:
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Ouverture: elle semble nettement reliée à l'amplitude des
pics de l'impédance d'entrée de l'instrument, et plus particulièrement
au cinquième de ces pics. Cette hypothèse rejoint celle des
trompettistes se basant sur les sensations vibratoires des lèvres.
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Largeur: ce critère semble quand à lui être inversement
proportionnel à la directivité de la source, conformément
à la notion de largeur d'une source sonore telle que définie
en acoustique des salles.
Perspectives:
Pour un projet si court (trois mois), les résultats semblent trés
encourageant. La panoplie de paramètres subjectifs à explorer
est large et ses applications pratiques fructueuses. On peut imaginer que
dans un futur proche, on puisse conçevoir un instrument optimal
à partir de données telles que la morphologie du musicien
ou ses habitudes de jeu. Pour cela il faudra encore arriver à relier
des paramètres tels que l'impédance d'entrée ou la
directivité de l'instrument à ses caractéristiques
physiques de base.
C'est dans cette perspective que la science se grandit, lorsqu'elle
facilite le travail de l'artiste sans se substituer à lui.
mailto:begnis@mygale.org
Dernière mise à jour le 6 Juillet 1998